Module 17. Choix d'un genre. Procédés généraux. 69 interactions. 64 QCM.

Se choisir un auditoire.

L'oeuvre littéraire a-t-elle un public particulier? La problématique ayant débouché sur des difficultés de compréhension insurmontables, ceux qui ne parviennent pas à s'entendre seront-ils un auditoire pertinent? Ou bien sera-ce les auditeurs potentiels des deux camps qui, réunis, pourront faire évoluer la situation?
Réaction 1


Certes, si l'on veut que quelque chose bouge dans les conflits sociaux, ce sont les auditeurs favoris des antagonistes qu'il va falloir convaincre, et d'abord rejoindre sur leur terrain. La tâche paraît démesurée. Lisent-ils, au moins? Et il s'agit de devenir écrivain pour se faire admettre. En tout cas, il s'agit d'intervenir.

Supposons qu'un éditeur ait le privilège d'atteindre ces partisans. Un éditeur, c'est un point de contact avec des lecteurs. Découvrir les éditeurs connus du public cible, leur envoyer un manuscrit, cela ne présente aucun problème particulier. Les publications sont dans les bibliothèques et les librairies; relever les noms des maisons d'édition pertinentes et trouver leurs adresses dans les annuaires ne demande pas des heures. On rédige une lettre banale, adressée à «Monsieur le directeur littéraire» (qui répondra poliment). Réjean Ducharme un jour posta de Montréal, d'un coup, à une seule maison, toutes ses premières oeuvres, parfaitement inédites. Quelle ne fut pas sa surprise de recevoir (quatre mois plus tard) une réponse favorable! L'issue dépend d'un comité de lecture (quand il y en a un) et des réserves financières de l'éditeur (qui, elles, dépendent du succès des publications précédentes). Mieux vaut donc adresser son manuscrit à plus d'une maison. Chercher à se faire recommander est, paraît-il, la seule chance de succès. Mais c'est un jeu de dupes. Et puis, ce sont les acheteurs, quand ils se décideront, qui auront du poids. Et comment les décider? Par le choix d'un genre?
Réaction 2


Exactement. Pourquoi le choix d'un genre? Parce que le genre littéraire est un ensemble de caractéristiques de fond et de forme qui assurent à une production textuelle un certain type de décodage, une lecture intelligible. Les genres se redéfinissent constamment d'après la production d'une époque, suivant les oeuvres considérées comme typiques. Ils font le lien entre la diversité des procédés possibles (y compris l'approche des contenus) et les effets recherchés. Ils créent des attentes tant de forme que de fond, et d'intention. Ils font une synthèse actuelle mais aussi une prospective de la lecture des oeuvres du moment par le plus grand nombre. Ils sont donc propres par leur forme même à attirer, parmi ceux qui se présentent au matériel imprimé (ou numérisé), la frange de ceux qui peuvent saisir et aimer votre oeuvre. On a déjà eu un aperçu de regroupement des genres par catégories. Rappelons-le.
On classe les genres en champs, de divers points de vue : les genres spontanés (pratiqués tout naturellement dans certaines occasions), les genres pratiques (poursuivant un but collectif précis), les genres didactiques (transmission de connaissances), les genres normatifs (formation à des comportements), les genres littéraires (production et consommation de textes).


Ce classement est fondé sur des critères externes aux oeuvres, puisés dans un contexte collectif de production. N'y aurait-il d'autres types de classement à envisager?
Réaction 3


Rien n'empêche d'envisager d'autres types de classement, particulièrement à l'aide de critères internes. On pense à la manière dont les oeuvres jouent sur la durée : la leur ou celle qu'elles rapportent. Se regrouperaient ainsi d'abord les oeuvres dont le plan suit le déroulement chronologique qu'elles rapportent : récit de toutes sortes, cosmologie, chronique, légende, épopée, fabliau, roman courtois, classique, romantique, réaliste, naturaliste, héroï-comique, relation, récit de voyage, biographie, bande dessinée... Certains poèmes aussi se déroulent suivant la succession des épisodes d'une histoire qui, partant du début et continuant jusqu'à la fin, doit avoir été achevée avant que le récit ne puisse avoir lieu. Ainsi se découpe un ensemble générique que caractérise le passé, et par conséquent un certain degré de fiction. Les spécialistes de la narration comparent la vitesse de déroulement du récit à celle de l'histoire. Dans sa recherche du temps perdu, Proust parvient aussi bien que Musil ou Joyce, à étendre le récit sur plus de temps que ce qui s'y trouve raconté. Narration : premier groupe.

Le théâtre épouse plus étroitement que cela une action dans son déroulement aussi exact que possible, d'où l'exigence du classicisme appelée «unité de temps». Les deux heures de la représentation peuvent mettre en scène un maximum de 24h, une journée, grâce aux entractes, durant lesquels peuvent s'écouler plusieurs heures, mais pas des semaines ou des années (!)

L'énonciation sur scène prend la durée même de l'énoncé. On réunirait ainsi les oeuvres qui se caractérisent par une durée vécue, un déroulement en direct, comme dans la pantomime, les farces, la commedia dell'arte, le guignol, l'opéra, mais aussi la lettre-poème, la ligue d'improvisation, le reportage en direct, le monologue intérieur, l'endophasie, l'écriture automatiste. Représentation : deuxième groupe.

Un troisième groupe pourrait recevoir le nom de musical, s'il est vrai que la mélodie est une arabesque de pur déroulement temporel, où les répétitions sont des recommencements (avec variation). On est dans un présent qui recommence, avec ses retours sur la «phrase» identique ou presque. C'est qu'elle propose un modèle de comportement dans la durée auquel la participation de l'auditeur est essentielle, non plus comme spectateur mais comme acteur, au moins passif. Il faut remonter jusqu'au cri animal pour réunir les occurrences de cette classe de genres. Elle contient la danse primitive, les hymnes, les psaumes, les chansons, les exclamations diverses, le bel canto, le slogan publicitaire, la récitation, la méditation.

Passé, représentation du passé, présent revivant... L'avenir, quant à lui, y aurait-il aussi des genres dont il définirait l'ancrage?
Réaction 4


On a vu que l'ancrage au futur est celui des ordres, de la menace. C'est aussi celui de la promesse et de l'engagement, par conséquent celui des voeux (perpétuels!) Il en fut question au module des genres normatifs et le lien avec les textes juridiques est étroit. «Tout vendeur itinérant doit être détenteur d'un permis.» Le texte de loi, du seul fait qu'il crée des droits et des devoirs, concerne l'avenir. Quatrième groupe.

Le plan logique semble en dehors du temps. Il suppose sans doute quelqu'un qui ordonne (qui met de l'ordre, pas qui donne des ordres) mais cet ordre est fondé sur son choix de critères à puiser à même les textes. Il dispose ses éléments concrets dans l'espace et confisque la durée. Il la suppose sans fin. C'est la classe des inventaires, des leçons, des thèses, des essais, des guides, des fiches signalétiques, des catéchismes, des rapports, des compte-rendus et des communications scientifiques. Cinquième groupe, atemporel.

Une logique plus inductive prend appui sur le temps de l'auditoire, dont il guette les réactions pour accélérer ou ralentir. C'est le discours oratoire, parlementaire ou «de circonstance», le sermon, l'homélie, l'oraison funèbre, la célébration, le speech, l'épigramme, le pamphlet, le portait, la caricature, la satire, la plaidoirie, le manifeste, la déclaration politique, la proclamation, le discours électoral, l'éditorial, la lettre ouverte, le billet, l'anecdote, la plaisanterie et jusqu'au trait d'esprit. Sixième groupe.

La relation se noue plus étroitement si l'on cède la parole à l'interlocuteur, lui permettant d'insérer son temps à lui dans celui du texte. C'est le dialogue, la conversation, la correspondance, l'entrevue, le débat, la table ronde, le panel, l'échange de vues, la négociation, les pourparlers, la concertation. Septième groupe.

Tous les genres ont-ils trouvé place dans ces sept catégories?
Réaction 5


Il faut en ouvrir une huitième pour les textes dont la séquence interne est régie de façon purement formelle. Il ne s'y trouve que des annuaires et dictionnaires (ordre alphabétique) et des jeux littéraires : le calembour, le cadavre exquis, le lipogramme, le boustrophédon, l'holorime, l'acrostiche, les mots mystères et les mots croisés, le lettrisme, le chosisme, les inventions oulipiennes, les procédismes, l'alittérature. On pourrait ajouter la signifiance, mais elle a des racines dans les profondeurs de l'inconscient, ce qui l'apparente à la réflexion et à la méditation. Le déroulement de ce type de genre-là serait plutôt imprévisible, à l'instar de l'inspiration, qui n'est pas seulement poétique, et de l'endophasie (magnétophone intime)...

Quel type de classement préférez-vous? Celui des types de déroulement (interne)? Ou celui des critères externes?
Réaction 6


Il en existe un plus ancien : celui d'Aristote; seulement trois catégories, mais triplement critériées!
Aristote a distingué trois grandes catégories d'éloquence: le délibératif, le judiciaire et l'épidictique. Il les compare au point de vue du temps, du lieu et de la qualité. Enumérez successivement le type qui concerne le passé, les concitoyens et le juste; le présent, les amis et le beau; le futur, les élus et l'utile.
1 épidictique, judiciaire, délibératif
2 judiciaire, épidictique, délibératif
3 épidictique, délibératif, judiciaire
4 (Autre chose)
Vous attribuerez les couples d'actions suivantes aux trois grandes catégories de discours identifiées par Aristote. Conseiller / déconseiller. Louer / blâmer. Accuser / défendre.
1 Judiciaire, épidictique, délibératif.
2 Délibératif, judiciaire, épidictique.
3 Épidictique, délibératif, judiciaire.
4 (Autre chose)
Réaction 7


Cette excellente division ne concerne que les discours «oratoires». On ne peut s'en contenter mais il faut dire aussi que, du point de vue classique, les genres spontanés ne sont pas de vrais genres. Pour nous aujourd'hui, ils correspondent à la définition (fond, forme, intention). Et les normatifs, par lesquels les sociétés cherchent à régler le comportement des individus? Et les didactiques, qui se caractérisent pas l'intention de former des spécialistes dans un milieu relativement restreint, régi par une relation maître-élève? Ils sont un point de départ à considérer comme «facile» vu la présence d'un encadrement stable (années d'études, étapes contrôlées, diplôme, carrière définie). Prenons le critère de la fréquence d'utilisation. Utilise-t-on plus souvent les genres spontanés que les genres littéraires?

Pourriez-vous classer par fréquence croissante les normatifs, les pratiques, les littéraires, les spontanés et les didactiques?
Réaction 8


D'une manière ou d'une autre, vous avez affaire quotidiennement aux genres spontanés, hebdomadairement aux genres pratiques, mensuellement (au moins) aux genres normatifs, et aléatoirement, ponctuellement, aux genres littéraires. Quant aux genres didactiques, si vous étudiez, c'est plus que quotidiennement mais sinon, peut-être plus du tout (malheureusement).

À force d'en parler, même si c'est de manière très synthétique, vous finirez bien par faire votre choix? Car il importe maintenant d'imaginer des formes qui guideront votre écriture de l'oeuvre finale. Nous allons parcourir des centaines de formes dans l'ordre des classes et sous-classes externes. Dans la fenêtre de saisie, vous noterez à mesure ce qui pourrait le mieux servir vos projets, en spécifiant si c'est seulement pour certaines parties, et lesquelles.



TABLEAU DES GENRES PAR TYPE DE CHAMP

Les genres spontanés.

ORIGINES Les cris (menace, guerre, souffrance, amour, ralliement). L'exclamation (interjection). Juron, insulte, injure.

ÉCOLE MATERNELLE La comptine, le «nursery rime», la saynète. Le conte, le conte de fées, la fable, l'apologue. La devinette. La littérature juvénile. Le livre à colorier. Le livre-jeu (à coller, à découper, etc.) Le livre animé.

PERSONNEL Le journal intime, les carnets, la confession. La méditation, l'oraison, l'exercice spirituel. Le monologue intérieur, le dialogue intérieur, l'endophasie (magnétophone intime).

RELATION INTERPERSONNELLE La conversation, le dialogue, l'entretien. L'échange de correspondances. La lettre d'amour. Le poulet. L'échange de vues. La négociation, les pourparlers. La délibération, la concertation.

PERSUASION Le discours oratoire . Le plaidoyer, le réquisitoire (philippique, catilinaire). La plaidoirie, le réquisitoire, la défense. La prédication, la harangue. Le discours électoral. L'art oratoire arabe

ÉRISTIQUE L'exorcisme. L'épigramme, le pamphlet, la satire, la parodie . Le portrait, le portrait-charge, la caricature . Le débat , la table ronde, le panel.

APAISEMENT Le charme, l'incantation, la formule magique. La mélopée, la berceuse. Le thrène, la nénie (lamentation funèbre), le planctus. Le doumy (chant funèbre et violent des Cosaques). L'hymne, le cantique.

CIRCONSTANCES COLLECTIVES (mariage, décès, lancement, départ) L'épithalame, les chansons bachiques, les poèmes érotiques, les serranillas. Le dithyrambe. La célébration, l'éloge, le blason, le tombeau, le panégyrique, l'hagiographie, l'apologie. Le discours d'apparat (adresse, compliment), le discours du trône. L'oraison funèbre. La mercuriale. Le speech, le laïus, le toast.
Réaction 9


Les genres pratiques.

UTILITAIRE Les actes notariés, reconnaissance de dette, quittance. Le tarif commercial, catalogue, bordereau de livraison, facture, bilan, comptes journaliers, profits et pertes. La fiche d'inscription. Le rappel de paiement . L'inventaire, le registre, l'annuaire, l'horaire. La recette. Le guide, le vade mecum médical, le manuel pratique, les instructions de montage, les règles du jeu, le mode d'emploi, le descriptif, la fiche signalétique. La fiche doc, la fiche biblio, la fiche synthèse. La traduction. L'édition. Le c.v. et la lettre de présentation. Le répondeur. La programmation. La page html.

PUBLICITÉ Le slogan publicitaire. Le vidéoclip. La proclamation, la conférence de presse. Le communiqué de presse, le bulletin d'informations. Le dossier de presse. L'affiche. L'annonce publicitaire. L'encart. Le panneau. L'enseigne (lumineuse). L'encadré.

INFORMATION L'entrevue, interview. L'article de fond. L'éditorial. Le billet. Le reportage. Le reportage sportif. Les nouvelles à la radio. Brèves. Entrefilet. Petites annonces. La lettre ouverte. Le livre blanc. Le dépliant. La liste, le recueil. L'anthologie.

JEU DE SOCIÉTÉ Le lipogramme, la contrepèterie. L'imitation, le pastiche. Le pot-pourri, le centon. Le fatras, la sotie. Les jeux littéraires: mots croisés, mot mystère, logogriffe, rébus, cadavre exquis.

JEU DE MOT Le boustrophédon, l'holorime, l'acrostiche. Le lapsus. Le bon mot. Le trait d'esprit. Le mot historique. L'anecdote , l'ana. La plaisanterie. La blague, la gaudriole, la galéjade, l'astuce, le bon mot, la vanne. Le calembour. Pun, Irish bull.
Réaction 10


Les genres didactiques.

ENSEIGNEMENT Les mythes, les énigmes, les oracles. Les agrapha. Le fragment, la pensée, la fusée. Le cours. La leçon. La leçon à réciter, le pensum. Le devoir. La disputatio (discussion), l'aporie. Le speculum (miroir). La joute oratoire. L'almanach. Le catéchisme, le petit livre rouge, les recueils de citations. La littérature didactique (Fénelon, Rousseau, Grimm, Swift, Lewis Carroll). L'interrogation orale. La proclamation.

AUTO-ENSEIGNEMENT Question à choix multiple (QCM), question à trou. Explication. Énoncé descriptif. Exemple. Modèle. Exercices. Corrigé. Récitation. Test de contrôle. Édition commentée. La prise de notes. La lecture.

SOUVENIR L'inscription. L'épitaphe. Les chroniques, les annales. Le journal de bord. La relation, le récit de voyage. Le texte historique, la biographie. Les mémoires. l'autobiographie ,. La reconstitution historique.

EXPOSÉ Le rapport. Le résumé. Le digest. La contraction de texte. Le compte-rendu, la recension. La communication à un colloque. L'exposé scientifique. L'esquisse. L'encyclopédie, le dictionnaire, la nomenclature. La préface, la postface.

RECHERCHE La critique, l'analyse littéraire. Les études de cas. Le séminaire. La dissertation, le mémoire, la thèse. Le traité, la somme. Les arts poétiques. Le manifeste. L'essai. Le texte philosophique. Le syllogisme, le calcul, la prise de mesure. Le tableau, le graphe, le graphique. Le sondage. La définition. Le fureteur.
Réaction 11


Les genres normatifs.

ACTION L'injonction. Le jugement exécutoire. Le commandement. Les ordres. Le télégramme. Le briefing. Le slogan. Le mot d'ordre. Le témoignage. Le message encrypté. Le mandat.

POLITIQUE Discours politique. Discours électoral. Lettre ouverte. Livre blanc. Intervention en assemblée. Modération des groupes de discussion. L'avis à la population. La déclaration politique. L'hymne national .

LÉGISLATION Les lois, règlements, statuts, constitutions, protocoles. Traité, contrat, concordat, ententes. Certificat. Rapport de police.

ÉTHIQUE La maxime, le proverbe. L'adage, le dicton, l'aphorisme, l'apophtegme. La parénèse (exhortation). Les paroles mémorables, le mot historique, les préceptes. La devise. Le roman à thèse .L'utopie. L'humour anglais. L'humour juif. L'humour slave. Le zwanze (humour bruxellois). L'humour américain. La bonne humeur (humour africain).

RELIGION La cosmologie (récit de création) . L'allégorie, la vision, l'apocalypse. Les prières publiques, les cérémonies canoniques. Le psaume, l'aude, le motet, l'antiphonaire. Le sermon, l'homélie, la prédication. L'exemplum (illustration narrative), le conte dévot. Le mystère, l'auto sacramental, la moralité. La profession de foi (crédo). La poésie mystique. Les lamentations. la direction de conscience. La parabole.
Réaction 12


Les genres littéraires.

GRANDS COURANTS L'atticisme. L'asianisme. Le cicéronisme. L'alexandrinisme. L'humanisme. L'anticicéronisme. Le classicisme. Les Lumières. Le réalisme bourgeois. L'académisme. Le romantisme. Le réalisme naturaliste. Le symbolisme. Le Parnasse. L'expressionnisme. Le surréalisme. Le modernisme. Le réalisme socialiste. L'unanimisme. Le populisme. L'avant-gardisme. L'existentialisme. Le théâtre de l'absurde. L'alittérature. Le structuralisme. Le post-modernisme. La techno.

LITTÉRATURE ÉPIQUE La légende. L'épopée. La chanson de geste, le «fantasy». L'épopée animale.

REPRÉSENTATION THÉÂTRALE La tragédie . La comédie . La farce. L'intermède (ou interlude). La commedia dell'arte, le guignol, les marionnettes. La mascarade. La tragi-comédie. Le tableau, le théâtre poétique. Le théâtre de moeurs. Le théâtre bourgeois, la comédie larmoyante . Le drame. Le mélodrame. Le grand guignol. Le théâtre de boulevard, le vaudeville, la revue (bye bye). Le monologue, la récitation. Le radio-théâtre. La ligue d'improvisation (joute théâtrale). Le happening. Le théâtre dans le théâtre. Le théâtre oriental.

THÉÂTRE ET MUSIQUE L'opéra, l'opérette, le chant (bel canto, aria). La zarzuella. Le Space Opera.

POÉSIE L'ode. La poésie lyrique . L'églogue, l'élégie . L'idylle. Le poème bucolique, les géorgiques. L'alexandrinisme. La cantilène, la chanson de toile. La complainte, la ballade, l'aube . L'aubade. Le partimen (ou jeu parti), la tenson (joute poétique). Le testament, le lai. La pastourelle, la villanesca (vachère), la romance, le minnesang (poème d'amour courtois). Le virelai. Le madrigal, le rondeau . Le sonnet . Le canzone. Le gongorisme. La poésie pastorale. Le haï-kaï . Le pantoum. La poésie symboliste. La poésie décadente. Le poème en prose , le poème surréaliste . La lettre-poème. Le renga.

RÉCIT Le fabliau, l'isopet, le bestiaire (et le lapidaire), la chantefable, le dit. Le roman courtois . Le roman de chevalerie. Les bergeries, le roman psychologique. Le roman picaresque, le roman d'aventure, le roman de cape et d'épée. Le roman héroï-comique, le roman classique . Le roman romantique . Le roman épistolaire. Le roman sentimental. Le roman réaliste et naturaliste . La nouvelle , le récit. Le nouveau roman . Le fantastique. Le roman humanitaire. Le roman policier (polar) . Le roman fleuve. La saga. Le roman savon. Le roman Harlequin. Le scénario de film . Le space opera. La science-fiction.Le roman noir. Le néo-polar. Le roman d'espionnage. Le roman moderne.

CRÉATION L'écriture automatiste. Les procédismes (Oulipo). L'alittérature. Le texte signifiant. Le texte de création. La création au féminin. La littérature informatisée.
Réaction 13


Quelques genres moins textuels.

SONORITÉ La musique. Le bel canto. La chanson populaire . La chanson médiévale . La litanie. Le refrain, la ritournelle. La chanson française. La chanson québécoise. La chanson moderne. La chanson à répondre. La poésie sonore . Le lettrisme. Le bruit. La voix synthétique.

DESSIN La lettre ornée. L'enluminure. Le dessin humoristique. La bédé. La bande dessinée européenne. La poésie graphique. Le calligramme. L'hologramme. Le relevé topographique, la carte routière.

IMAGE La photo. Le film cinématographique. Le dessin animé. Le documentaire télévisuel. Le Kung Fu. L'image synthèse. Le roman-photo. Le téléroman.

CONCRET Le chosisme. Le décor. Le costume. Le maquillage. Les labyrinthes. La cuisine. L'aromathérapie. Les objets du culte.

MOUVEMENT La danse du feu. Les danses rituelles. La danse sociale. La danse classique. La danse moderne. Le mime, la pantomime. La mise-en-scène. Le paso, la procession, le défilé. Le cirque.
Réaction 14


Comment choisir?

Au hasard? Mais le tableau n'est-il pas lui-même le fruit de l'histoire donc d'une relativité stochastique? Sans parler de son caractère occidental. Il couvre une tradition culturelle limitée (quantité de pays et de langues n'y sont pas même mentionnés!) Le critère est le public visé, dont il va falloir combler les attentes autant que possible. C'est maintenant le moment d'indiquer, pour votre sujet (comme visée), un public, déterminé historiquement et géographiquement mais aussi intentionnellement (ses visées).
Réaction 15


Dans le tableau ci-dessus, les regroupements par champ permettent de faire correspondre à ce public des intentions et des modes de fonctionnement. Revoir la définition des genres. Comme l'objectif actuel du cours est d'accéder à l'oeuvre littéraire, l'avant-dernier champ est à considérer. Cela ne veut pas dire que les genres pratiques et normatifs, didactiques ou spontanés ne puissent y être introduits, occasionnellement.

Les genres littéraires proprement dits s'offrent à un large public, très ouvert, composé d'amateurs ou de connaisseurs. Y règne la beauté du monde (et ses horreurs) mais aussi l'esthétique afférente notamment pour la forme du texte (dimension, vers ou prose, niveau de langue). On s'y trouve en contact avec la culture, c'est-à-dire le passé, sous diverses latitudes, et en contact aussi avec ce qui est de la dernière pluie, à la dernière mode. Exemple l'Ulysse de Joyce, parodie de l'Antiquité, du Moyen Âge, du classicisme, et précurseur du nouveau roman. C'est dire que les possibilités sont de toutes sortes. Comment pourrait-on les regrouper pour les aborder sélectivement?
Réaction 16


Nous les regrouperons en trois catégories : théâtre, poésie, roman. D'abord la tragédie et la comédie (où des acteurs reproduisent des échanges de répliques en présence de spectateurs réels), car c'est ce qui ressemble le plus au plan issu des argumentaires. Puis la chanson et le poème (qui visent une sorte de communion affective). Enfin le roman et la nouvelle (plaçant des individus dans un univers d'événements et d'actions). À partir du XVIIIe siècle, l'opéra et l'opéra comique font une synthèse (chanson, drame, théâtre) en y adjoignant la danse.

Le public s'élargit encore par la technologie des mass média (enregistrements, télévision, vidéo-cassettes). Le dernier chapitre porte sur tous les genres moins textuels.

Le texte littéraire permet de dire beaucoup dans une formule inoubliable, où la mise en situation et l'action parlent au public le plus large. Exemple. Le vaudeville réaliste. Il vise à une peinture, comique ou caricaturale.
Titre d'un vaudeville montréalais: Écoute ton père quand ta mère parle.
1 L'absurdité du titre tend à ridiculiser le rôle de la mère.
2 Le titre renvoie simplement à un code culturel de type patriarcal.
3 Le titre n'est pas absurde: la mère parle de la part du père.
4 Lapsus révélateur. La mère veut assumer le rôle de père.
Réaction 17


La caricature ridicule permet de dénoncer les préjugés collectifs, mais il faut éviter de tomber dans les stéréotypes, car cela empêcherait le public de faire une application aux situations actuelles. Voir en fin de chapitre l'APPLICATION 1.

De la transparence?

En ce qui concerne le public, il faut tenir compte de ses habitudes, notamment pour la forme du texte. Mieux vaut, le plus souvent, s'en tenir à un genre bien établi. Les figures de la transparence sont les plus didactiques. Elles ont la préférence dans les travaux académiques.
Vous citez, tirée du début de la Peste d'Albert Camus, la phrase suivante: "A première vue, Oran est.....une ville ordinaire et rien de plus qu'une préfecture française de la côte algérienne" (pl., p.1219). Vous poursuivez ainsi: Le narrateur réduit cette ville ordinaire à rien de plus qu'une division administrative perdue dans un territoire quelconque, dont le nom ne sert ici qu'à préciser la désignation d'une côte. Vous avez, peut-on dire, repris la phrase en remplaçant certains termes par des termes plus généraux. Ce genre de travail, la paraphrase de citation, convient ________.
1 dans un essai critique
2 dans un cours
3 (N'importe)
4 (n'est jamais nécessaire)
Réaction 18


La paraphrase est un développement qui n'apporte pas d'idée nouvelle. Il s'agit simplement de reprendre les éléments de contenu en expliquant davantage, c'est-à-dire en remplaçant les principaux termes par des termes plus généraux (par synecdoque) ou par des périphrases (les définitions, les propriétés).

Opérateurs de liaison.

Mentionnons, à propos des formes les plus courantes, quelques conjonctions commodes et des opérateurs utiles pour assurer la liaison entre les parties.
Les peuples amérindiens amicaux ont été voués au génocide brutal ______ à l'ethnocide sournois et tout aussi efficace.
1 , soit
2 ou
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Passons maintenant à l'analyse du cas du soldat. _____ un général peut-il obliger un soldat à entreprendre une mission suicidaire alors qu'il ne peut toucher au moindre de ses biens?
1 Pourquoi
2 Ainsi, pourquoi
3 Il est vrai, pourquoi
4 Disons-le net, pourquoi
Réaction 19


Il est vrai introduit une preuve qui ne va pas dans le sens de la visée souhaitée (concession). Il reste que introduit une preuve qui ne va pas dans le sens de la visée dominante (on réclame une concession à l'adversaire). Disons-le net introduit une considération qui pourrait émouvoir ou ébranler l'auditeur.
Il fait aujourd'hui -12 degrés Celsius. Florence se rend au bureau à pied. A son retour, Jasmin lui fait part de l'inquiétude qu'il a eue. "Je pensais à toi, je me disais ________ que tu n'avais pas mis ta pelisse.
1 en outre
2 incidemment
3 entre autres
4 d'ailleurs
Réaction 20


Notamment annonce un exemple digne d'être noté. Entre autres introduit un élément de l'ensemble dont on parle.
La bureautique libère le personnel de ses anciennes tâches. ________ une secrétaire ne sera plus obligée de fouiller ses tiroirs pour retrouver certains documents.
1 Comme par exemple:
2 Ainsi par exemple,
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Réaction 21


Comme peut introduire une comparaison, une proposition temporelle, une subordonnée causale, une proposition comparative conditionnelle (comme si...), le superlatif (Elle est jolie comme tout), un groupe syntaxique coordonné (Il pense. Comme moi. = Et moi aussi). Comme + verbe en début de phrase annonce une temporelle ou une causale. Cette dernière est présentée comme effective et comme déterminante. (Comme il pleut, ce sera difficile.)

Précisions.



Quelle est la transition qui permet de spécifier davantage le point traité?
Rousseau croit que la religion est très utile à l'État ______ elle rend les citoyens plus conscients de leurs devoirs et les y incite.
1 dans le sens qu'
2 en ce sens qu'
3 . En un sens,
4 . Autrement dit,
Réaction 22


En ce sens que: «la thèse est vraie si ce que l'on veut dire est que». En un sens: «la thèse est fausse mais pourrait sembler vraie si ce que l'on veut dire est que». (Avec ce et que, on vise le sens particulier de la thèse; avec un, on reconnaît qu'il pourrait y avoir un sens.) Autrement appelé est une variante plus littéraire, qui attire l'attention sur un usage établi d'appeler, de dénommer (pas seulement de dire), d'où son emploi pour les noms propres, les codes secrets... Autrement dit, loc. invariable, introduit une variante lexicale quelconque (pas seulement dans le cas des dénominations propres).

Exemple. Description. Illustration.

Surtout dans les genres didactiques, il est bon de proposer régulièrement des exemples, d'appliquer ses idées, d'en montrer l'origine ou les conséquences. Et pour joindre le geste à la parole, voici un exemple... de ce qui vient d'être dit.
Stéphane assiste à une conférence très abstraite sur les Structures du pouvoir, donnée par N. Poulantzas. Å la période des questions, il se demande encore s'il a compris. Que devrait-il faire?
1 Demander une application concrète.
2 Demander un résumé-synthèse.
3 Interroger sur la situation politique en Grèce.
4 Demander une définition du terme pouvoir.
Réaction 23


Un exemple ou une application pratique permet de confirmer et d'illustrer --- de faire voir --- le contenu d'une conférence.
On trouve ceci dans les Propos du philosophe français Alain: «Pascal ne cherchait point l'ornement, il voulait dire qqch. Ne faites donc point un beau roman dès que le sujet est une occasion de bien écrire, mais d'abord un roman.»
1 On ne peut que souscrire à un tel conseil.
2 Argument d'autorité.
3 Pascal n'est pas un modèle.
4 Illustration. Mais c'est à chaque écrivain de choisir ses modèles.
L'incroyance des dirigeants peut rendre les citoyens incrédules, ce qui aura un effet sur la stabilité de l'État. Comment illustrer ce propos?
1 Saint François et saint Dominique ont pu, par leur exemple, rétablir dans le peuple, durant quelque temps, un minimum de sentiment religieux.
2 Un général romain, devant un mauvais augure, fit jeter à la mer les poulets sacrés et provoqua l'indignation de ses soldats.
3 Pensons à César Borgia, éliminant ses adversaires par le poison mais ne se dérobant à aucun des devoirs de sa charge.
4 Rappelons que, selon Machiavel, il n'y a rien de plus simple que de maintenir dans la soumission un peuple empreint de religiosité.
Réaction 24


Netteté du style.

On parle souvent de correction et de clarté mais il y a aussi ce qui s'appelle à juste titre la netteté. «Rien de trop». «Ne quid nimis». La construction la plus simple (par exemple le connecteur le plus bref) est souvent la meilleure. Il faut tout dire mais il ne faut pas trop dire. Trouver le plus court chemin. Ne rien laisser, du premier jet, qui puisse retarder le lecteur. Obtenir ses effets avec le minimum de moyens. C'est ce que Camus préconise sous le nom d'«écriture blanche».

Ce minimum est parfois un maximum car un vaste public demande qu'on lui laisse le temps d'assimiler. Les idées sont alors à présenter dans l'ordre où le public est préparé à les comprendre et pas plus d'une à la fois. Faut-il accepter pourtant certaines répétitions, et même des pléonasmes, «je l'ai vu de mes yeux» ou des truismes, «vu de mes propres yeux»?
Réaction 25


Ce sont des cas limites de netteté. Tout dépend de ce qu'il faut pour que le lecteur suive sans effort. Normalement, la netteté s'obtient en raccourcissant, en condensant, mais il y a des cas, les effets théâtraux par exemple, où les répétitions et le pléonasme sont requis.

Il faut aussi trouver la meilleure forme grammaticale.
Faut-il préférer ici la voix passive, la voix pronominale, la voix active ou la voix causative?
1 Les branches ont été cassées par le vent.
2 Les branches se sont cassées à cause du vent.
3 Les branches ont cassé à cause du vent.
4 Les branches se sont fait casser par le vent.
Réaction 26


Le texte est parfois plus difficile à travailler que le marbre ou le diamant. Il se laisse mieux traiter, sans doute, mais on n'a jamais fini.

Le travail du travail.

«Cent fois sur le métier...» Il y a toujours des variantes, non seulement à ce qu'on lit, mais à ce qu'on vient d'écrire. Inverser, et considérer le résultat. Ajouter un contexte qui le rende vraisemblable. Ce type d'approche, qui a pour répondants Boileau, Valéry et surtout les surréalistes, vient de faire l'objet d'une publication (l'Atelier d'écriture par A. Roche, A. Guiguet et N. Voltz, libr. Dunod, 1995, 149p.)
Un moraliste du XVIIIe siècle, Vauvenargues, agacé par les raisonnements sur la mort d'allure janséniste, propose la maxime suivante: "On ne peut juger de la vie par une plus fausse règle que la mort". Sa remarque n'a pas échappé au poète Lautréamont, ancêtre du surréalisme, qui la remanie sous la forme suivante: ________.
1 On ne peut juger de la beauté de la mort que par celle de la vie.
2 On ne peut juger de la beauté de la vie que par celle de la mort.
3 (Les deux formules reviennent au même.)
4 (Les deux formules sont possibles mais n'ont pas du tout le même effet.)
Réaction 27


Défaut voulu.

Il y a un paradoxe dans le travail infini. On se perd mais on retrouve l'acte, plus réel, plus proche de chacun de nous que le texte. Et c'est si vrai que même les défauts (etiam peccata) ont leur valeur, pourvu qu'ils soient volontaires.
Les _______ promoteurs du mouvement Jeunesse Etudiante Chrétienne (J.E.C) sont aujourd'hui des personnalités en vue.
1 premiers
2 (Rien)
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Réaction 28


Rares sont les oeuvres pour lesquelles il ne sera pas nécessaire de trouver un bon titre.

Le choix d'un titre.

Quand vient le moment de choisir son titre? Avant la mise en chantier? Après la rédaction? Au moment de choisir un genre?
Réaction 29


Étant la première chose, parfois la seule, que connaîtra le public, le titre ne doit pas se choisir d'emblée ni même en cours de rédaction mais plus tard, longtemps après que tout a été est dit, de façon que ce soit la passerelle idéale qui mène l'opinion à l'essence même de l'oeuvre. C'est la raison pour laquelle souvent les éditeurs se permettent de le changer. La vente en dépend.

Considérer ce que le texte représentera pour la collectivité, par sa dénotation et ses connotations, est un point de départ.
Titre d'un article: les Maux des oiseaux de nuit. Est-ce clair?
1 Oui. Il s'agit d'ornithologie et de nosographie (étude des maladies).
2 Non. C'est peut-être un roman.
3 Il y a une interprétation métonymique, aussi. Les difficultés que rencontrent dans la vie ceux qui travaillent de nuit.
4 Titre accrocheur mais qui n'informe pas assez. Un sur-titre ou un sous-titre s'imposeraient.
Réaction 30


Le titre désigne mais souvent aussi remplace l'oeuvre, c'est-à-dire qu'il permet de parler d'elle, de la mettre sur fiche, de la placer et de la déplacer. Il y donne accès ou s'y substitue. Avec la présentation de la page couverture et d'éventuelles illustrations, il sert d'affiche au livre et peut donc avoir les caractéristiques accrocheuses du slogan.
Quelles sont les qualités du titre suivant: l'Assassinat du citoyen Marat, joué à l'hôpital psychiatrique de Charenton par un groupe de détenus dirigés par le marquis de Sade?
1 Clarté, séduction, originalité.
2 Originalité.
3 Clarté, séduction.
4 (Autre chose)
Réaction 31


Qualités d'un titre: la clarté (fond et forme), l'originalité (distinguer entre elles les oeuvres analogues) et la séduction (inciter à la lecture). Et puis la brièveté... qui en facilitera la mémorisation (et la citation, comme le maniement en librairie).
Choisir un titre pour un manuscrit de manuel qui apprend à rédiger des slogans et à composer des affiches publicitaires.
1 L'art de la pub.
2 Manuel de conception publicitaire.
3 Sachez faire de la publicité.
4 Comment réaliser sa publicité soi-même.
Choisissez un titre pour une introduction à la fois technique et pratique au métier de journaliste.
1 Savoir informer et persuader sont les deux mamelles de l'écriture journalistique.
2 Écriture journalistique. Le secret d'informer et de convaincre.
3 Informer, convaincre. Les secrets du métier de journaliste.
4 Les secrets du métier de journaliste. Informer. Convaincre.
Réaction 32


Ne reculez pas devant un brin d'originalité, pourvu que les autres contraintes soient prises en compte. On peut aussi penser à la discrétion, sur les sujets délicats.
Dans Vanille Fraise, Adjani a trois hommes: un mari français, un amant italien et un compagnon sénégalais.
1 Un titre plus complet serait Vanille Fraise Chocolat.
2 Une métaphore de panachage n'a pas besoin d'être à trois termes.
3 Mieux vaut un titre simple, s'il est évocateur.
4 Un titre vaut aussi par tout ce qu'il ne dit pas.
Réaction 33


Types de titres.

Pour identifier un type de titre, il faut pouvoir en reconnaître le contenu et la forme (le genre littéraire). Exemple.
Le livre que Jean Lacouture intitule André Malraux est ______.
1 une biographie
2 une bibliographie
3 un essai critique
4 un essai littéraire
Réaction 34


On appelle thématique un titre qui désigne le contenu de l'oeuvre.
Des quatre titres suivants, lequel n'est pas du même genre que les autres? Essai sur le langage. Le Langage. Le Langage des fleurs. L'oreille et le langage.
1 Essai sur le langage.
2 Le Langage.
3 Le Langage des fleurs.
4 L'oreille et le langage.
Il y a des ouvrages qui ont pour titre dictionnaire. Ce titre désigne ______.
1 un sujet
2 une forme littéraire
3 une forme linguistique
4 une disposition spatiale
Réaction 35


Le titre thématique désigne l'oeuvre par son sujet; le titre formel, par son genre littéraire. Le titre métonymique désigne le sujet par qqch. qui y est relié; le titre métaphorique, par un terme pris au figuré. Exemples.
Problèmes de linguistique. Dictionnaire. Zéro fautes. Sans épines.

Savoir rédiger lit-on sur la couverture d'un manuel. Ce genre de titre désigne l'oeuvre par ______.
1 son sujet
2 sa forme esthétique
3 son contenu thématique
4 sa forme linguistique
Nombreux ont été les poètes ou les éditeurs à sobrement titrer Poésies. C'est désigner l'oeuvre par ______.
1 son sujet
2 son contenu
3 sa forme linguistique
4 sa forme littéraire
Racontant des souvenirs qu'il a conservés de son village, Jouhandeau donne à son livre le nom d'un village fictif, Chaminadour. Ce titre est ______.
1 formel
2 thématique
3 métaphorique
4 métonymique
Réaction 36


Le titre thématique change-t-il de nombre quand il y a plusieurs livres du même titre?
Ils n'ont pas voulu leur prêter les derniers Tinti__.
1 n
2 ns
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 37


Les journaux accumulent toutes sortes de titres, des plus courts, ou des plus longs, et en différents caractères.

La titraille.

La presse, qui se hâte de tout dire avant que le lecteur regarde ailleurs, multiplie les titres. Il y en a par dessus et par dessous. Et dans le texte, des inter-titres et des encadrés. L'article de journal a tout un ensemble de titres, une titraille.
Éléments de titraille à placer. a: Élec doit refaire ses infrastructures. b: Il faut un vrai système de sécurité, juge la commission. c: La commission Nicolet dépose son rapport. d: Économie.
1 a: surtitre, b: titre, c: rubrique, d: sous-titre.
2 a: sous-titre, b:surtitre, c:titre, d:rubrique.
3 a:titre, b:surtitre, c:sous-titre, d:rubrique.
4 a:titre, b:sous-titre, c:surtitre, d:rubrique.
Réaction 38


La titraille peut comprendre: un titre de rubrique (souvent en capitales italiques et séparée d'un trait); un surtitre (qui allège le titre, en plus petits caractères); le titre; un sous-titre ou accroche (qui met en lumière un aspect particulier); le chapeau (résumé préalable au texte); les intertitres (qui divisent le texte) et les encadrés (qui dégagent du texte des informations accessoires).
Suite à une bavure policière, le Gouvernement avait annoncé des crédits de rénovation à Mantes-la-Jolie. Le Canard enchaîné est allé voir un an après. Identifiez les éléments de sa titraille. «Depuis trois semaines, les CRS multipliaient les contrôles au faciès. Ca n'a pas contribué à détendre l'atmosphère» constate le Maire désabusé. / Crédits qui fondent, promesses envolées, rénovation en toc, l'État et ses bureaux ont fait sécher la poudre. / Pour Mantes-la-Jolie / UN MAQUILLAGE BâCLÉ / La Mare aux Canards. / Une simple baraque pour le bureau de l'emploi. / Des ghettos pour exilés.
1 Encadré. Sous-titre. Sur-titre. TITRE. Rubrique. Inter-titre. Inter-titre.
2 Amorce. Inter-titres. Sur-titre. TITRE. Sous-titre. Sous-sous-titre. Inter-titre.
3 Encadré. Sous-sous-titre. Sous-titre. TITRE. Sur-titre. Titre de paragraphe. Titre de paragraphe.
4 (Autre chose)
Réaction 39


On pourrait placer un sous-sous-titre...
Répartir dans une titraille (rubrique, sur-titre, titre, sous-titre, sous-sous titre). -- Scénario. -- Entre le jeu et la discipline. -- Arts et spectacles. -- Hein! Pro? -- Savez-vous improviser?
1 Rubrique : ARTS ET SPECTACLES -- Sur-titre : Savez-vous improviser? -- Titre : HEIN! PRO? -- Sous-titre : Entre le jeu et la discipline. -- Sous-sous-titre : Scénario.
2 ARTS ET SPECTACLES -- Entre le jeu et la discipline -- SAVEZ-VOUS IMPROVISER? -- Hein! Pro? -- Scénario.
3 ARTS ET SPECTACLES -- Entre le jeu et la discipline. -- HEIN! PRO? -- Scénario -- Savez-vous improviser?
4 SCÉNARIO -- Savez-vous improviser? -- ENTRE LE JEU ET LA DISCIPLINE -- Hein? Pro? -- Arts et spectacles.
Réaction 40


Les guillemets.
Une lettre d'amour signée "celui qui t'aime et qui ne t'oublie pas______
1 . Marcel."
2 ." Marcel...
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
La distribution des communes d'après leur population est conforme à la ______.
1 "loi dite de Gibrat"
2 loi "dite de Gibrat"
3 loi dite "de Gibrat"
4 (Autre chose)
On pourrait juger cet acte, le déclarer contraire à ______. Mais l'important n'est pas là.
1 la "vertu"
2 la vertu
3 la vertu au sens étroit du mot
4 (Autre chose)
Réaction 41


Guillemets, parenthèses, tirets, italiques... établissent un type d'emplacement du texte par rapport aux interlocuteurs : ce sont des signes d'assise. Exemple.
«Le tout (la dame, le caniche, la prairie) dans un cadre de fleurs et de rubans aux noeuds d'un bleu pervenche et... --- Mais... --- Non, écoute» Cl. Simon, l'Herbe, p.11.
1 Trop de signes graphiques : guillemets, parenthèses, tirets, alinéa, points de suspension, virgules, points, majuscules, italiques.
2 Savant assemblage, au contraire, pertinent.
3 Les guillemets sont mal placés.
4 (1 et 3)
Réaction 42


Les parenthèses.
Établissez la ponctuation. Pour sa santé ___ j'oblige ma mère à prendre son huile de ricin ___ et je dénie à quiconque le droit de me juger ___.
1 Virg., Parenthèse ouvrante, Parenthèse fermante
2 Pas de virg., Parenthèse ouvrante, Parenthèse fermante
3 Pas de virg., Tiret, Pas de tiret
4 Virg., Tiret, Tiret
Réaction 43


Les parenthèses ont pour fonction d'introduire dans le texte des éléments qui ne sont pas indispensables à son déroulement syntaxique. On pourrait les ôter sans que le reste change de sens. La parenthèse permet ainsi la double lecture. Ex.: Aux finissant(e)s. La parenthèse permet d'insérer, au milieu d'un texte, un segment qui l'interrompt provisoirement. Elle est remplacée parfois par un tiret (entouré d'espaces).
Dans un texte scientifique, on place un chiffre entre parenthèses ________.
1 Pour numéroter des exemples ou des paragraphes. Ex.: On a vu (1) que..., (2) ...
2 Pour mettre le chiffre en évidence. Ex.: Dans le wagon (4),...
3 Pour marquer une référence. Ex.: V. à bureau, (4).
4 Pour marquer une référence qui n'est pas intégrée au texte. Ex.: Voir à l'étage de l'ameublement (4).
Réaction 44


Les gras et les italiques.

La fonte peut avoir son importance comme signe d'assise. Elle est notamment une marque d'autonymie.
Dans ces trois phrases à fonction métalinguistique, quel élément formel caractéristique pouvez-vous observer? Il faut distinguer quoique et quoi que. Dont et en font mauvais ménage. --- Oblong: "dont une des dimensions est allongée".
1 Il y a des segments autonymiques.
2 Ce sont des phrases à connotation didactique. Elles viennent d'une grammaire.
3 Certains termes désignent des concepts abstraits tirés de l'observation du langage.
4 (Autre chose)
____ sera donc facultativement effacé en langue parlée.
1 Ne
2 Ce ne
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Réaction 45


La marque graphique de l'autonymie est le caractère gras ou demi-gras, à la rigueur l'italique (pour éviter de surcharger ou de détourner l'attention). Dans les textes manuscrits, l'italique est remplacé par le souligné (de préférence aux guillemets).
______ est un roman écrit par ______.
1 Zélinda Lédy, Validor Xénophase
2 Zélinda Lédy, Validor Xénophase
3 Validor Xénophase, Zélinda Lédy
4 (Selon le contexte)
L'______ d'Anouilh est d'une grandeur tragique.
1 Antigone
2 Antigone
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Lambert a eu un procès à cause de ______.
1 madame Boverie
2 Mme Boverie
3 Madame Boverie
4 (Selon le sens)
Réaction 46


Pour indiquer le caractère italique dans un texte manuscrit, on se contente de souligner.

La ponctuation expressive.

La ponctuation expressive se réduit à quatre signes : ! ? ... --. Toutefois, on peut les combiner, les multiplier, les mettre entre parenthèses... Ainsi le point d'ironie peut s'écrire : (!)

En outre, le courrier électronique et le clavardage ont décuplé les possibilités en inventant les "smiley" (émoticone, binette, frimousse) comme celui-ci, un sourire ( :-)).
Que je vous laisse vendre la plus belle de mes ________
1 chèvres... jamais...
2 chèvres? Jamais!
3 chèvres? Jamais?
4 chèvres! --- Jamais!
Réaction 47


Le point d'exclamation indique une émotion sans préciser la nature de celle-ci.
Tu as fait ______
1 ça, toi?
2 ça? Toi?
3 ça! Toi!
4 (Selon le sens)
Réaction 48


Il y a autant de variantes du point d'exclamation que de mélodies allusives.
"Il a joué ce rôle avec une grâce!..." Phrase ambiguë: elle semble avoir une connotation méliorative mais l'inverse est possible (une grâce... douteuse, sous-entendu). Comment cette connotation peut-elle être désambiguïsée?
1 Par l'article indéfini.
2 Par la ponctuation expressive.
3 Par la courbe mélodique.
4 Par le contexte.
Réaction 49


La stricte ponctuation, notamment la virgule, ne suffit pas à indiquer les connotations mélodiques.
Établissez la ponctuation. Certes__ tu es la responsable de notre faillite, mais__ t'en blâmer__ j'en suis incapable.
1 (Rien) , ;
2 , , (Rien)
3 , ... ...
4 (Rien) , ,
Un client rapporte un livre parce qu'il est mal broché. (Placez aux endroits indiqués les signes graphiques appropriés). __Vous savez ce que vous m'avez vendu__ Regardez-moi ça__ Juste au moment le plus passionnant__ (I. Calvino)
1 " ? ? ."
2 --- ?... !... ...
3 ___ !... ?... ?...
4 " : ! !
Réaction 50


Les points de suspension peuvent signaler une interruption, mais parfois momentanée.
Leur position me paraît________.
1 contestable
2 ... contestable
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Réaction 51


L'alinéa.

C'est un fragment de texte de dimension intermédiaire entre celle de la phrase (où tous les liens sont exprimés grammaticalement) et celle du paragraphe (qui peut recevoir un titre). Mais quelle est la différence entre l'alinéa et le paragraphe?
Réaction 52


Il est courant de donner au mot paragraphe le sens d'alinéa. Et cela se comprend, si l'on regarde l'étymologie (para-graphe : écrit de côté; a-linea : à la ligne). En outre, il y a des paragraphes qui n'ont qu'un seul alinéa (comme il y a des phrases d'un seul mot phonétique, des groupes syntaxiques d'un seul mot lexical, des mots d'une syllabe, des syllabes d'une lettre!)

Tout va bien quand on sait pourquoi il en est ainsi et de quoi on parle exactement...

On peut réunir des phrases par leur objet (contenu) en allant à la ligne. C'est l'alinéa. On peut regrouper des alinéas en paragraphe par une ligne de blanc supplémentaire, un tiret au milieu de cette ligne, une étoile, un dessin, un titre, un numéro.

Si l'alinéa se distingue par une solidarité d'objet, le paragraphe se distingue par un changement possible de valeur argumentative. Critère : quelqu'un d'autre pourrait prendre la parole pour dire cela. (Il en a été question ci-dessus : chap. Force du plan).

L'alinéa apporte un point au paragraphe. Voici un exemple de problème de division en alinéas.
Le problème du niveau de vie, qui tient le plus au coeur de chaque citoyen, dépend aussi, et avant tout, du progrès technique. En effet, si 100 heures de travail sont nécessaires pour fabriquer un produit, il faut bien que les travailleurs reçoivent une rétribution égale à 100 salaires horaires. Il est alors impossible de vendre durablement moins de 100 salaires horaires une marchandise qui a nécessité 100 heures de travail. La prospérité est donc liée à la productivité. Diviser en alinéas.
1 Un seul.
2 Deux (Il est alors...)
3 Trois (En effet,... Il est alors...)
4 Quatre (Un par phrase).
Réaction 53


Il y a divers types de contenus possibles pour l'alinéa.
N'est-il pas extraordinaire que tout individu provienne d'une seule cellule et que si, accidentellement, deux jumeaux naissent d'une cellule unique, l'un soit la copie de l'autre? (A. Ducroq, le Roman de la vie, p.8) La phrase fait partie ______.
1 de l'alinéa précédent, où «L'homme découvre qu'il vit parce qu'il est composé d'une collection de très petits êtres, qui respirent, digèrent, engendrent des sécrétions»...
2 de l'alinéa suivant: «De détritus (comme on les considérait au XIXe siècle), les cellules se trouvent alors élevées au rang de démiurges: leurs secrets deviennent ceux de la vie.»
3 (Elle devrait constituer un alinéa à part.)
4 (N'importe)
Réaction 54


Le début de l'alinéa esquisse parfois son origine (à quoi il se rattache); la fin peut indiquer vers quoi il va (ce qui va se rattacher à lui). Il peut donc comporter trois phases, qui seront aussi bien trois phrases : une partie liante, qui rappelle ce qui précède; une partie centrale, qui apporte une contribution au développement du paragraphe ou en constitue l'objet; et une partie finale, qui ouvre sur l'alinéa suivant.
Montrez que le texte suivant constitue bien un alinéa et un seul. Nous venons d'enregistrer deux indices de l'évolution du genre de vie, qui marquent une tendance à la libération du travail physique. Mais cette libération n'est pas totale et ne le sera jamais ; il reste donc à examiner l'évolution les conditions imposées à l'ouvrier au cours de son travail.
1 Les opérateurs mais et donc attachent leur phrase au reste.
2 La première phrase attache la suivante à ce qui précède l'alinéa.
3 La dernière assertion annonce la suite du développement.
4 Il y a un noyau qui apporte un point à l'argumentation et qui est rattaché à ce qui précède et à ce qui suit.
Réaction 55


Il y a aussi des paragraphes de transition (comme disent les manuels; il serait plus exact de dire alinéas de transition).
Dans un essai sur la Guerre froide E.-U. - U.R.S.S., Entre la peur et l'espoir de Tibor Mende, le texte que voici constitue-t-il un alinéa? «Cette impasse, dans laquelle on se trouve déjà ou qui ne tardera pas à exister, aura de son côté plusieurs autres conséquences.»
1 C'est un alinéa de transition entre la problématique et un développement.
2 C'est l'annonce d'une série d'alinéas concernant les conflits atomiques.
3 1 & 2 : articulation entre la problématique et son développement.
4 On insiste sur l'imminence du risque de désintégration de la planète.
Réaction 56


Cette transition concerne l'énoncé. Il est normal, dans les exposés informatifs, que plusieurs alinéas servent à présenter un contenu diversifié mais cohérent et en somme unique. C'est donc au niveau du paragraphe qu'il convient de chercher un critère énonciatif de découpage. On trouve ce critère chez O. Ducrot (Dire et ne pas dire). Celui-ci justifie d'aller à la ligne pour regrouper un ensemble de phrases quand l'ensemble offre une unité de réplique possible, un changement possible de point de vue et donc d'interlocuteur. Il remarque que l'alinéa (mais il serait plus juste selon nous de dire ici le paragraphe, dont on sait qu'il peut être fait d'un seul alinéa), il remarque, donc, que le paragraphe au sens habituel du terme, qui inclut l'alinéa, peut se lier au précédent non seulement sur l'énoncé mais sur l'énonciation.

Que faut-il entendre par là? Voici un exemple de lien sur l'énonciation.
--- Tu n'es pas stationné du bon côté. --- ______, mais je repars dans une minute.
1 Oui oui
2 Non non
3 Si si
4 (Selon le sens)
Réaction 57


La présence des interlocuteurs dans le texte est sensible pour tout ce qui concerne l'énonciation. Par exemple, pour enchaîner entre les paragraphes, la règle est la même qu'entre des répliques dans une conversation : l'interlocuteur est le seul à pouvoir enchaîner sur l'énonciation. Il faut comprendre que le locuteur n'est pas, normalement, conscient de l'énonciation comme telle (à moins qu'il ne s'écoute parler). Il vit son énonciation de l'intérieur, sans la réfléchir, parce qu'il se concentre sur son énoncé. On peut le vérifier dans la QCM suivante.
Des quatre façons suivantes de terminer la phrase laquelle convient moins bien que les autres? «Il va faire beau ce matin, je crois, car ________.»
1 je suis optimiste
2 le baromètre a monté
3 la radio l'a annoncé
4 c'est lundi
Réaction 58


Évidemment, «c'est lundi» n'est pas une raison, à moins qu'on ne soit persuadé que Neptune a une dent contre les malheureux employés, et ne laisse briller le soleil que lorsqu'ils doivent rentrer au bureau. La radio non plus n'est pas une raison mais d'aucuns préfèrent se fier à de simples prévisions. Comme le baromètre, ces suites-là relèvent de l'énoncé, de ce qui est dit. «Je suis optimiste» est une réponse moins acceptable (à moins qu'on ne sous-entende que c'est l'humeur du moment et ...qu'on a Neptune à ses ordres, ce qui est beaucoup demander). En fait, «Je suis optimiste» se rattache à «je crois» et non à «il va faire beau», et «je crois» est la modalisation de l'énoncé, donc indique l'énonciation.
«Tout le monde me montre du doigt_____ les manchots____ va de soi.» (Brassens)
1 , sauf , ça
2 . Sauf . ça
3 . (A la ligne) Sauf . (A la ligne) ça
4 (Au choix mais de préférence 3)
Réaction 59


Le critère étant la possibilité de mettre la phrase ou l'ensemble de phrases dans la bouche d'un interlocuteur, l'idéal est une division en trois alinéas. Mais quand on écoute chanter Brassens, on a l'impression qu'il a réduit la structure énonciative naturelle et ramené le distique à une seule énonciation (pour faire «paroles de chanson», non pour dire ce que cela dit).
Huguette Légaré est l'auteur d'un roman poétique intitulé la Conversation entre hommes. Citons-en un extrait. Lise-Mai dit, en regardant par la fenêtre: --- La mer est belle. Elle pensa: --- La mer est vraiment belle. Les hommes ne lui répondirent pas. Ils étaient en train de parler entre hommes. En combien d'alinéas ce texte devrait-il, selon vous, être présenté?
1 Un.
2 Deux.
3 Quatre.
4 (Autre chose)
Réaction 60


En fait, l'auteur a disposé son texte en allant à la ligne à chaque phrase. Cette division a un effet littéraire. Elle donne un rythme particulier. Elle invite à considérer l'action moment par moment. Chaque assertion correspond à un état de conscience distinct.

Le début de l'alinéa forme une transition avec ce qui précède. Exemple.
Dans un article sur les forêts endommagées, vous avez à commencer un alinéa. Choisissez parmi les quatre possibilités suivantes.
1 Une recherche sur la tordeuse de l'épinette a été entreprise par Yves Gauthier, boursier du C.N.R.S., après sa maîtrise.
2 Boursier du C.N.R.S., Yves Gauthier a entrepris une recherche sur la tordeuse de l'épinette après sa maîtrise.
3 Après sa maîtrise, Yves Gauthier a entrepris une recherche sur la tordeuse de l'épinette.
4 (N'importe)
Réaction 61


À partir de cette saisie intrinsèque de l'alinéa, répartie ou élément de répartie, il devient possible de vérifier le découpage des textes en alinéas.
Divisez en alinéas ce début d'article de fond sur la femme et la langue. Dites-moi, parlez-vous masculin? /1/ Sans doute. /2/ Chacune de nos phrases est coulée dans le moule d'une langue qui n'est pas innocente. /3/ Ce n'est que récemment qu'on a pu se rendre compte qu'il n'y avait peut-être pas de langage féminin. /4/ Simple exagération féministe? /5/ Pas vraiment. /6/ Il suffit de fouiller dans les origines culturelles et sociales du français pour le comprendre.
1 Un alinéa seulement. (Tout est subordonné par le sens à la phrase du début.)
2 Deux alinéas. On coupe à /4/.
3 Trois. On coupe à /3/ et /5/.
4 Quatre. On coupe à /3/, /4/ et /5/.
Réaction 62


On se sert du regroupement des phrases en alinéa, et des alinéas en paragraphes, pour marquer les niveaux de l'énonciation. Ainsi, dès qu'une phrase est du même niveau que la phrase initiale du groupe de phrases précédentes, ou d'un niveau supérieur, on lui fait commencer un nouvel alinéa.
Quelques commandants se sont parlé à l'oreille dans un coin, et on a vu leur main serrer la poignée de leur sabre. L'idée a mordu. Il va y avoir du nouveau dans une heure! Mais on a deviné sur nos lèvres et dans nos yeux ce que nous complotons. Vont-ils prendre les devants, appeler les compagnies de garde et nous faire cerner et désarmer? Non; ils ne sont même pas sûrs de ceux qu'ils ont chargé de les défendre! Combien d'alinéas?
1 Un seul.
2 Six (un par phrase).
3 Cinq (...mordu. Il va...)
4 (Autre chose)
Réaction 63


Des tirets pourraient prendre place entre les alinéas (ou paragraphes plus exactement cette fois), afin de souligner le changement de position argumentative du narrateur (Jules Vallès, dans l'Insurgé).

Depuis Proust, le roman moderne affecte volontiers des alinéas démesurés. Cela enlève aux parties amalgamées leur effet propre, tout en conférant à l'ensemble une valeur plus littéraire. Le tout échappe alors au dialogue implicite et devient du «texte» (littéraire)... Cette promotion a donc un coût.
Après le récit de la découverte de la cellule, A. Ducrocq (dans le Roman de la vie, p.8-9) en fait la description : masse gélatineuse (un alinéa), informe (un alinéa), substance matérielle (un alinéa). Ce développement est annoncé par un alinéa court, d'une demi-ligne: «Or, qu'est-ce qu'une cellule?» Quelle est la partie par laquelle cet alinéa se rattache au reste?
1 cellule
2 Or
3 qu'est-ce
4 (Il n'y a pas de rattachement. C'est un paragraphe de transition.)
Réaction 64


La structure de l'alinéa rend compte de la texture. Il commence par une partie liante, qui rappelle ce qui précède, ou du moins qui en tient compte (inutile de lier si l'alinéa précédent contenait déjà une sorte d'annonce). Il contient nécessairement une partie centrale qui apporte une contribution au développement (une justification de la prise de parole virtuelle que peut constituer l'alinéa). Il peut se terminer sur une partie liante, ouvrant sur le paragraphe suivant.

Grandes subdivisions.
Soit une oeuvre (quelconque), Une saison dans la vie d'Emmanuel de Marie-Claire Blais, par exemple, ou un manuel de biologie, pourquoi pas? Cette oeuvre porte un titre qui la représente dans son ensemble. Elle finit par une table des matières. Comment la diviser? Quelles en sont les articulations principales?
1 Les épisodes.
2 Les pages (numérotées).
3 Les chapitres.
4 (Autre chose)
Å quoi reconnaît-on un chapitre?
1 Il se distingue des chapitres voisins par son sujet.
2 Au numéro, et au titre, par lesquels il commence.
3 numérotation éventuelle, titre éventuel.
4 1 et 3.
Réaction 65


Le chapitre, comme tous les segments découpés dans un texte, a des marques visibles (ou audibles) de début et de fin. Il a aussi un contenu qui le distingue. Comme tout signe, il a un signifiant et un signifié.
Le découpage d'un texte de la dimension d'un livre (en un ou plusieurs volumes) peut se faire en tomes, puis en parties, puis en chapitres (ou directement en chapitres, le plus souvent). Si l'on prend en considération maintenant le chapitre comme tel, comment le divise-t-on d'abord? Quelles en sont les articulations majeures?
1 Le paragraphe.
2 Le thème.
3 Le sous-titre.
4 La phrase.
Donnez dans l'ordre les constituants d'un livre: ________.
1 chapitres, thèmes, alinéas
2 chapitres, épisodes, paragraphes, alinéas, phrases
3 chapitres, pages, paragraphes, alinéas, phrases
4 (Autre chose)
Réaction 66


Mentionnons, avant de passer aux applications, un signe graphique un peu à part, esthétiquement significatif.

Le blanc poétique.

Parmi les moyens graphiques d'introduire des divisions particulières dans les textes, la ligne de blanc joue un rôle tout naturel. Mais il se rencontre aussi des espaces de blanc entre les mots, qui introduisent, sans points de suspension ni ponctuation, des subdivisions un peu spéciales, surtout intéressantes dans le vers.
Toute une femme tout l'autre corps et le mien les deux miens l'autre celui qui n'est pas le mien et qui est le mien. Dans cet extrait de poème de Paul-Marie Lapointe, quel rôle jouent les blancs?
1 Exprimer la fusion amoureuse.
2 Rendre les pauses.
3 Diviser en vers libres.
4 Marquer des articulations logiques.
Réaction 67


APPLICATION 1. Choisir un genre.

Repartir de la prise de position personnelle face aux antagonistes (problématique). Décrire le public d'un débat comme celui-là. Est-il ouvert? Est-ce un large public? Quel genre littéraire a-t-il l'habitude de consommer? S'agit-il de lui communiquer une façon de percevoir la situation (chanson), de l'entraîner dans les péripéties d'événements (roman) ou de mettre en scène des héros (tragédie) ou des pantins (comédie)? Préciser le genre choisi en examinant les variétés décrites aux chapitres suivants et en relevant les procédés potentiels («ingrédients» de la Clé). Décrire l'œuvre en aménageant des scènes et des répliques qui correspondent aux parties du plan (objection, réfutation, etc.) Cette application pourrait figurer en marge de votre future «oeuvre» (dans une marge agrandie au tiers de la page) afin de clarifier les intentions selon les moments. Mais c'est maintenant qu'elle devrait être rédigée.
Réaction 68


APPLICATION 2. Choisir un titre.

Bien qu'il soit trop tôt pour trouver le titre qui contiendra (sans la résumer), l'oeuvre à faire, c'est le bon moment pour vérifier sa capacité de rédiger des titres, car cela ne se fait pas en criant ciseau. Outre les différents types de titre (formel, thématique, figuré, avec les trois types de figuration; voir ci-dessus), il y a toutes les possibilités de la titraille.

D'abord, s'imaginer à la place du public, lequel inclut les bibliothécaires, qui n'aimeront pas avoir à prononcer cinquante-six syllabes quand il suffirait de deux ou trois. La brièveté est une qualité des titres. Ce n'est pas la première, car ce qui prime serait sans doute la clarté et la pertinence (Poésies). On considère en outre la séduction (les Fleurs du mal, Alcools) et l'originalité (Louve basse)...

Le sur-titre permet de préciser le référent, au cas où le titre serait trop figuratif. Ex. Ce qui se passe dans les autobus. AIE, MES PIEDS!!!

Quand le sur-titre, ou chapeau, est assez étendu, il peut résumer l'essentiel du contenu, rappeler les grandes lignes du dossier, poser une question qui introduise le sujet... mais, il est plus recommandé de s'en servir pour accrocher l'attention, par exemple en dégageant une idée centrale. Ex. LIBÉREZ LES FORMES! QUI DÉCIDE DE LA FORME DES CHOSES? Le Totapen. On raconte que lorsque cet antibiotique fut inventé, il se présentait sous une forme asymétrique, tournée tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. Puis la fabrication industrielle a commencé et les formes « tournées vers la droite » ont progressivement disparu. (Etc.) C'est seulement dans le sous-titre qu'on trouve ici le référent.

Dans le corps du travail, s'il s'agit d'un texte dense, on se sert de l'intertitre pour marquer les étapes.

Comme exercice, cherchez le plus de variantes possibles à la nouvelle, dans les journaux, de l'attentat du 11 septembre à New York, ou à un livre d'analyse socio-politique sur le même sujet.

Réaction 69


Le prochain module permet de franchir le pas entre le contenu et les formes spécifiquement littéraires.

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